EBRA est le premier groupe de presse français, avec 9 journaux régionaux et 800 000 exemplaires diffusés chaque jours et 18,7 millions de visiteurs uniques par mois sur ses sites internet.

Il y a quelques mois, le groupe a décidé de travailler sur le sujet des dates d’expiration email. Un projet qui s’est concrétisé en octobre 2025 avec le déploiement dans l’ensemble des emails de masse du Groupe EBRA.
Nous avons donc rencontré Gaëlle Crozier (Responsable acquisition et fidélisation) afin qu’elle nous explique comment s’est déroulé le projet.
Interview
Jonathan Loriaux – Pourrais-tu présenter le Groupe EBRA et nous expliquer quel est ton rôle dans le projet ?

Gaëlle Crozier – Le Groupe EBRA, c’est le premier groupe de presse quotidienne régionale en France. On est composé de neuf titres de presse qui couvrent 23 départements de l’Est de la France, de Metz à Avignon. Personnellement, je suis la responsable acquisition et fidélisation des titres Le Progrès, Le Bien Public et du Journal de Saône-et-Loire, qui couvrent l’Ain, le Jura, le Rhône, la Loire, la Haute-Loire, la Côte-d’Or, et la Saône-et-Loire. Je m’occupe du développement du portefeuille d’abonnés numérique et d’essayer de les fidéliser.
Jonathan Loriaux – Dans le projet des dates d’expiration dans les emails, quel a été ton rôle ?
Gaëlle Crozier – J’avais assisté au live YouTube de Badsender qui avait eu lieu en décembre 2024. Et tout de suite, le projet m’avait plu parce que je suis une très mauvaise élève en termes de gestion de ma boite mail. Je pense que j’ai 5 000 mails non-lus dans ma boîte email, et je me suis dit: « Si moi, je suis comme ça, il y a plein d’autres gens qui le sont ».
J’en ai parlé à Emilie Hubert, qui est la cheffe de produit data et CRM au sein du Groupe, pour savoir si elle en avait connaissance et pour lui dire que j’avais envie de porter ce sujet au niveau du groupe. Elle en avait déjà connaissance via Cofidis, qui est aussi une filiale du Crédit Mutuel et qui soutenait déjà la projet.
En parallèle, j’ai porté le message auprès des équipes RSE et communication corporate pour vérifier l’adhésion de tout le monde au projet. Et ça a été le cas.
Jonathan Loriaux – À quel niveau les dates d’expiration dans les emails s’inscrivent dans la stratégie RSE du groupe Ebra ? Quelles sont les autres initiatives ?
Gaëlle Crozier – Le Groupe EBRA, on s’engage au quotidien pour réduire son empreinte carbone. Par exemple, entre 2023 et 2024, on a réduit nos émissions de CO2 de 17%. Beaucoup d’actions qui sont faites côté print. On essaye d’adopter une démarche éco-responsable dans le choix des matériaux, du procédé d’impression. Par exemple, notre papier est recyclé et issu de forêts gérées de façon durable. On a fait des tests avec de l’encre végétale. On travaille avec un process de logistique inversée dans lequel on récupère les invendus pour les retransformer en papier qu’on pourra utiliser pour la fabrication des journaux. Côté digital, nous déployons notre politique de numérique responsable jusque dans la conception des produits numériques, en surveillant et réduisant régulièrement le poids des vidéos, images numériques et de l’ensemble des sites internet. Pour consolider ces actions, le Groupe EBRA sensibilise les salariés aux écogestes numériques notamment avec l’opération « Range ton poste ». En 2025, ce sont plus de 250 000 mails et 4 millions de fichiers qui ont été supprimés par nos collaborateurs en interne. L’Email Expiration Date s’intègre parfaitement dans cette dynamique.
Jonathan Loriaux – Quelles ont été les étapes de la mise en œuvre des dates d’expiration ? Quels ont été les défis d’un point de vue technique ou organisationnels ?
Gaëlle Crozier – Depuis le 1er octobre 2025, le script (d’ajout de la date d’expiration dans Adobe Campaign, NDLR) est présent dans nos emails newsletters et ça va être développé après sur toutes nos communications marketing. Au niveau technique, j’ai vraiment l’impression qu’il n’y a pas eu de soucis. Ça a été assez fluide. Au niveau des équipes, la seule petite crainte qu’il y avait eue, c’était que ça puisse casser nos emails de rajouter ce script, mais on a fait des tests et ça n’a vraiment en rien modifié à l’esthétique des emails. Il n’y a eu aucun effet de bord. Donc vraiment, ça a été assez simple.
Jonathan Loriaux – Quels conseils voudriez-vous donner à d’autres entreprises qui voudraient suivre le même chemin ?
Gaëlle Crozier – Je pense qu’il faut se lancer. Le projet a vraiment emballé toutes les parties prenantes. C’est un projet transverse. Il faut échanger avec les équipes marketing, la technique et RSE. Tout le monde est concerné et puis tout le monde va porter le projet. Dès qu’on l’a présenté, on a eu une adhésion totale.
Jonathan Loriaux – Entre le moment où il y a eu un go théorique et le moment où ça a été implémenté, il s’est passé combien de temps ?
Gaëlle Crozier – J’ai dû contacter Emilie début janvier. Après, il y avait eu un petit temps de latence, le temps de se rapprocher de Cofidis. Donc on va dire dix mois. Comme toute boite, on avait aussi d’autres sujets sur le feu qui étaient un petit peu plus prioritaires. Mais sur la mise en place avec les équipes techniques, ça n’a pas pris beaucoup de temps. On a aussi eu une grosse refonte de nos newsletters sont qui sont en place depuis septembre. Donc entre septembre et le 1ᵉʳ octobre, c’est allé assez vite une fois qu’on a eu ces nouvelles newsletters mises en place.
Jonathan Loriaux – Est-ce que vous avez prévu d’aller plus loin sur d’autres éléments de l’emailing responsable ? Quelles sont les prochaines étapes pour vous de ce côté-là ?
Gaëlle Crozier – Ce que l’on essaye de faire, c’est d’optimiser nos ciblages. Il y a un gros sujet là-dessus, envoyer le bon message à la bonne personne. On est en train de travailler sur la mise en place d’une CDP, une Customer Data Platform, pour avoir une vision 360 de nos abonnés et des prospects. On veut mettre en place du scoring pour pouvoir les connaître au mieux, savoir s’ils sont plutôt appétents aux offres commerciales, s’ils risquent de churner, pour pouvoir les solliciter au bon moment.
Nous voulons aussi mettre en place un Preference center. Nous faisons encore des communications de masse et nous voulons veut vraiment aller vers des communications beaucoup plus ciblées et limiter les volumes en fonction des thématiques que l’on veut envoyer.
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